La double peine du délinquant sexuel
Les déclarations il y a quelques jours du président de la république sur l’enfermement thérapeutique en hôpital fermé pour les délinquants sexuels ont le mérite de poser le débat. Il a même parlé de « castrations chimiques ».
Outre la question du Droit en cas d’un nouvel enfermement, il est étonnant de proposer des solutions une fois la peine écoulée. Si des solutions sont possibles pourquoi attendre la fin de la peine pour les mettre en œuvre ?
Qu’il s’agisse de suivis thérapeutiques ou de castrations chimiques, si la personne est considérée comme étant (toujours) dangereuse, et le restera après sa sortie, il faut agir pendant la durée de sa peine.
Agir pendant la peine de la personne, c’est lui donner une chance de s’en sortir sans retomber dans ses pulsions criminelles.
Les propos du Président de la République vont droit au cœur des Français, car l’actualité lui donne raison. Est-ce un jugement guidé par l’émotion ou la raison ? Je dirai qu’il utilise l’émotion populaire comme un levier pour mettre en place une loi mûrement réfléchie.
Dire que la triste histoire du pédophile récidiviste de Roubaix tombe bien n'est pas très vendeur, mais cela semble proche de la vérité. D’ailleurs, dans la même allocution, le Président de la République annoncait qu’un « hôpital fermé » ouvrirait en 2009. Comme quoi le projet était plus que dans les cartons.
Si l’enfermement est une solution, n’avoir que l’enfermement comme solution, est un échec pour les établissements pénitenciers et la société dans son ensemble.
Avoir une politique offensive dans le domaine de la réinsertion des détenus est une chance donnée à celui qui purge sa peine, mais aussi une garantie pour la société de « remettre » dehors un individu ressociabilisé.